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Du coeur au ventre
Documentaire d'Alice Gauvin. 38 minutes. Diffusé le 28 octobre 2012 dans 13h15 Le Dimanche sur France 2.
Il y a 40 ans, une jeune fille de 17 ans, Marie-Claire était jugée au Tribunal de Bobigny. Jugée pour avoir avorté.
Nous sommes en 1972 et l'avortement est interdit en France.
Les femmes avortent quand même, dans la clandestinité et des conditions dramatiques, parfois au péril de leur vie.
Des femmes, des médecins vont s'engager pour briser la loi du silence et obtenir une loi qui autorise l'interruption volontaire de grossesse.
C'est l'histoire d'un combat, d'un débat passionné. Sur la vie, la mort, et un acte encore tabou aujourd'hui.
« Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement » dira Simone Veil à la tribune de l'Assemblée nationale. « Il suffit d'écouter les femmes ».
Classes moyennes: chronique d'une France désabusée
Compter les centimes avant d'aller faire ses courses, jongler avec les petits jobs non-déclarés pour sortir la tête de l'eau. Rien de scandaleux. Pas de quoi pleurer non plus. C'est l'histoire d'un quotidien, celui de millions de français. Ceux d'une classe moyenne qui passe souvent à la trappe. Pas assez misérable pour être vendue par une classe politique forcément désintéressée et bienveillante, pas assez riche pour être économiquement utile à la croissance. C'est aussi le sujet d'une série documentaires "Classe moyenne: des vies sur le fil" diffusée sur Arte et disponible pendant sept jours sur le site internet de la chaîne.
Trois épisodes pour un documentaire poignant.
Des aides sociales, ils en ont un peu et des impôts, ils en payent, toujours plus. Ces invisibles représentent près d'un tiers de la population française. Le coup de grâce, c'est cette crise dont ils ne voient pas la fin. Une France dans laquelle chacun se reconnait. Des tranches de vie, de souffrances et de rêves aussi. Des visages posés sur une caste désincarnée, sortir de l'abstrait pour montrer la réalité, écorchée, rapiécée.
C'est l'histoire de Jean-Philippe, manutentionnaire chez Aldi dans les environs de Nancy, de Gaëlle, mère célibataire, metteur en scène dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Il y aussi Régis et Jacqueline, qui après des années confortables dans la restauration, sont rattrapés par le chômage et son corolaire d'angoisses : la dépression, l'alcool, la famille fragilisée. Et puis, il y a Catherine, la libraire parisienne du quartier de Denfert-Rochereau. 500 euros, c'est tout ce qui lui reste pour vivre à la fin du mois. Son travail, elle s'y accroche, comme à la promesse d'un avenir meilleur, celui qui lui fait oublier les injonctions et autres mises en demeure des prestataires qui s'amassent dans sa boîte aux lettres
Des français qui ne comprennent plus les règles du jeu.
La république, ils y croyaient, la respectaient, il n'y a pas si longtemps de cela. Isabelle, l'épouse de Jean-Philippe est visiteur médical. Pour elle, le plus dur, c'est d'expliquer les restrictions du quotidien aux enfants "Je ne veux pas les victimiser, ils ne sont responsables de rien. Nous avons notre petit pavillon, nous sommes propriétaires. Il y a pire que nous. Mais comment font les gens qui n'ont pas d'argent de côté, expliquez-moi?" Des français qui croyaient aux promesses de la croissance, de l'emploi. Jouer le jeu de la progression sociale, trop lente, d'une solidarité partagée, trop lourde. Ils n'y arrivent plus. Encaisser des coups, résister, pour gagner quoi à la fin? La classe moyenne se sent trahie.
"Je ne suis pas Al Capone, je n'ai pas le droit, je sais, mais c'est grâce aux petits jobs au 'black' que je m'en sors avec trois enfants".
C'est toujours avec une pointe d'humour dans la voix, à la fois âpre et piquante que Gaëlle, l'artiste de la Croix-Rousse, décrit son quotidien. Ses ressources: pas de salaire fixe. Des aides de la CAF, des petits cachets, des indemnités d'intermittente. Avec ses enfants, elle reconnaît ne "jamais avoir eu besoin de beaucoup. Mais un seul revenu pour sa petite famille, c'est dur". Maman bohème, elle cherche de la poésie dans la privation "nos exigences, c'est que du matériel, rien de grave, tout va bien". Fataliste, mais pas lorsqu'il s'agit de l'avenir des enfants: "J'ai un super logement. Je sous-loue une chambre 450 euros par mois, sur un loyer à 870 euros plus les allocs, je ne paye presque rien. Je n'ai pas le droit de le faire mais je ne suis pas Al Capone. Avec mon fils, on dort dans le salon. On fait comme on peut". C'est la première fois depuis 30 ans que le budget de la classe moyenne connait une telle diminution. La part du budget consacrée aux dépenses courantes représente plus de la moitié des salaires. Dans la classe moyenne, les familles sont fragiles et vulnérables. Les salaires des femmes sont souvent la seule et unique ressource à laquelle se raccrocher.
Garder l'estime de soi, le challenge le plus exigeant
Une perte d'emploi stigmatise. Les membres d'un couple cherchent le responsable, se défaussent, accusent, se déchirent. Le capital social d'une famille soudée est un véritable atout. Même si aller voir ses parents, à 40 ans, c'est une claque en pleine figure. Catherine, la libraire du 14eme a travaillé chez Mark et Spencer pendant 12 ans. Après son licenciement social, elle utilise ses indemnités pour racheter sa boutique. Elle vit en HLM avec son mari Gilles, qui travaille à la poste et qui gagne 1800 euros par mois. Ils ont trois grands enfants.
Un enfant quitte le foyer, une part fiscale en moins et une centaine d'euros en trop, il faut payer les impôts.
Jacqueline et Régis, les restaurateurs au chômage bataillent avec les dossiers, les demandes d'échelonnement, les imprimés. Des photocopies, des justificatifs pour payer en quatre fois. Le parcours du combattant. Du fatalisme et de la lassitude: "Le loyer, les factures d'eau et l'électricité, c'est la moitié de nos ressources: on arrive à 1248 euros de charges sur 2642 euros de revenus à deux. On aimerait avoir un peu plus", ajoute Jacqueline, trop fatiguée pour s'énerver. En France, la petite classe moyenne est taxée à hauteur de 43% de ses revenus. Un sentiment d'injustice qui étrangle Catherine la libraire: "on devrait pouvoir gagner notre vie correctement".
Et les enfants dans tout ça?
Les parents tentent de les épargner autant qu'ils peuvent. Les enfants ne sont pas dupes. La souffrance des parents, ils la partagent, tout en feignant de ne pas la voir par pudeur, par égoïsme parfois. Artiste dans l'âme, le fils de Gaëlle improvise un rap avec ses copains du club de boxe dans sa chambre. Il parle de sa mère, lui chante ce qu'il n'ose pas lui dire. Il parle des galères et des sacrifices, "Je suis toi, tu es moi, on est les mêmes". Les yeux de Gaëlle rougissent. Elle tourne le visage vers la fenêtre entre-ouverte de la cuisine, prétexte une cigarette pour expirer une volute où se mêlent la nicotine et l'émotion.
Un avenir confisqué par la privation.
Dans les années 60, il fallait 12 années de travail pour avancer d'une catégorie sur l'échelle sociale. Il en faudrait aujourd'hui 20 pour la même ascension. La classe moyenne perd pied, ne croit plus en la politique. Catherine ouvre sa librairie tôt le matin. Malgré ses efforts, son chiffre d'affaire s'effondre au fil des ans. Elle gagne entre 500 et 600 euros par mois. Surtout, ne lui parlez pas de "commerce de proximité" ou de "lien social". Son commerce, c'est une affaire bien gérée. Elle en est fière. C'est pour cela qu'elle attend de la reconnaissance. Sa place dans le quartier, elle l'a déjà gagnée à côté des incontournables, la boulangerie, le tabac, mais ca ne suffit plus pour vivre.
En 2013, 8500 commerces ont déposé le bilan. On trouve d'un côté, les gagnants de la mondialisation et de l'autre, les perdants, condamnés aux emplois menacés, fragiles, interchangeables et précaires. Quand l'économie toute entière devient discount, les emplois intermédiaires relèvent du luxe. En France, en 2013, plus de 1000 boutiques de presse comme celle de Catherine mettent la clé sous la porte. 80 heures de travail par semaine, ca laisse peu de temps pour le recul, l'introspection ou un nouveau choix de vie.
Un documentaire qui ne cherche pas de coupable, tout en transcendant le descriptif : c'est aussi l'histoire d'une lutte contre soi-même : des succès comme celui de Jean-Philippe qui finit par décrocher un concours de la fonction publique. Il y a aussi les échecs, comme Régis, qui après une aventure de deux mois dans la restauration en Espagne, revient en France, licencié, sans indemnité. Un documentaire qui s'inscrit dans une volonté assumée de sonder les réalités sociales de la France d'aujourd'hui, résolument humain selon Vincent Meslet, directeur éditorial d'Arte. Un peu de lumière sur ces dix millions de Français qui vivent avec 1 200 euros par mois pour une personne seule et une moyenne de 2 600 pour une famille de deux enfants.
Frédéric Brunnquell nous livre avec pudeur et justesse le quotidien de quatre familles face au chômage et à la crise. Des témoignages trop rares, plus parlant que les meilleurs des graphiques et des rapports, des visages et des parcours qui incarnent ces français dans la crise, à travers leurs combats, leurs résistances et leurs espoirs.
Farid Gueham
Consultant spécialisé dans les politiques publiques pour Huffington Post
Ne vivons plus comme des esclaves
Dans ce film documentaire, Yannis Youlountas, philosophe, poète, écrivain et réalisateur franco grec, donne la parole à des opposants grecs à l’austérité, montre de nombreuses créations « alternatives » et questionne ce qui pour lui, est une forme d’esclavage, en Grèce et ailleurs. Un grand bol d’air frais, d’enthousiasme et d’utopie en marche, venu de la mer Égée !
"On a grèvé", un film de Denis Gheerbrant
"On a grèvé", un film de Denis Gheerbrant
"Ce mini-conflit social est un des plus joyeux jamais filmés." Les Inrockuptibles
"Il était une fois, en 2012, sur un trottoir de Suresnes, une grève exemplaire. Et un film nécessaire." Le Monde
"Denis Gheerbrant filme avec simplicité cet intense huis clos à ciel ouvert, danse initiatique aussi enjouée que poignante." Première
"Un beau doc militant, sur l’apprentissage de la lutte et de la solidarité." Télérama
"Je me réchauffe en filmant, glisse un jour Denis Gheerbrant à l'une des grévistes. Nous, c'est en regardant On a grèvé qu'on se réchauffe." Politis
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=ItInJrixDmc
Les LIP un exemple.....
Les Lip, l'imagination au pouvoir.......
Libération - René Solis
Les Lip, l'imagination au pouvoir (...) n'est pas seulement l'un des plus beaux documentaires réalisés en France sur un mouvement social. C'est aussi, au-delà de la leçon d'histoire, un brûlot politique : une remontée aux origines de la crise de l'emploi dans le monde occidental, et un éloge de la révolte.
Le Nouvel Observateur - François Forestier
(...) Lip a été une révolte qui a mis l'imagination au pouvoir. A l'heure des délocalisations sauvages, il est bon - et poignant - de revenir sur ce passé .
L'Humanité - Jean Roy
Sans fard, chacun raconte ce qu'a été son expérience dans une absence totale de langue de bois. L'on se régale de l'ingéniosité et de la ruse qui furent alors déployées pour contrer patronat et police. Que voici un film qui mérite bien son titre.
BA longue du nouveau film JE LUTTE DONC JE SUIS de Yannis Youlountas
Après NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES, voici la première bande-annonce du nouveau film de Yannis Youlountas : JE LUTTE DONC JE SUIS
Les nouveaux chiens de garde
Réalisation: Gilles Balbastre, Yannick Kergoat
Année de sortie: 2012
Pays: France
Durée: 1h44
Ce documentaire nous montre l'extrême degré de connivence existant aujourd'hui en France entre les médias de masse et le pouvoir, tant politique qu'économique.
Si le nombre de chaînes de télévision - publiques ou privées - a fortement augmenté au cours de ces dernières décennies, le pluralisme des points de vue*, l'indépendance et la qualité de l'information se sont eux fortement réduits. Au final, c'est toujours la même idéologie qu'ils véhiculent: le néolibéralisme.
Au renfort de pseudo-experts choisis - qui sont par ailleurs souvent juge et partie - et surmédiatisés, les médias de masse prétendent rééduquer le public aux bienfaits et à l'inéluctabilité du "Progrès" en cours.
Le paroxysme est atteint lorsque les propriétaires de ces médias rencontrent régulièrement les décideurs politiques et les grands industriels, partageant ainsi avec eux des intérêts communs qu'ils défendent dans le cadre de leur travail journalistique.
Dans le cas de la presse écrite, les rédacteurs en chef passent régulièrement d'un journal à l'autre. Ils confirment ainsi que les différences éditoriales ne signifient quasiment plus rien.
Charbons ardents
Réalisation: Jean-Michel Carré
Année de sortie: 2000
Pays: France
Durée: 1h30
Suite à la fermeture de la plupart des mines de charbon du Royaume-Uni orchestrée par le gouvernement Thatcher, 239 mineurs de l'une d'elles - Tower Colliery (Pays de Galles) fermée le 22 avril 1994 - décident de racheter la mine où ils travaillent avec leurs indemnités de licenciement pour continuer à l'exploiter eux-mêmes en coopérative dès le 3 janvier 1995.
En montrant notamment des discussions qui eurent lieu dans les assemblées, en interrogeant différents travailleurs de la mine ou encore en rapportant l'accueil et l'intégration d'un nouveau mineur à Tower Colliery, ce documentaire esquisse ce que fut cette expérience.