Permis de conduire : La Poste préfère la théorie à la pratique
Depuis l'automne, La Poste étudie la possibilité d'organiser le code comme une « contribution à la modernisation de l'action publique », un des axes de son projet stratégique. -
L’entreprise publique va demander un agrément pour organiser les épreuves de code.
Elle est plus prudente sur le recours à des postiers pour l’examen de la conduite.
Demain, des postiers feront-ils passer le permis de conduire, comme le projet de loi Macron – sur lequel l’Assemblée nationale se prononce aujourd’hui – en ouvre la possibilité ? Si La Poste s’est positionnée depuis de longs mois sur l’organisation du code, l’entreprise publique semble en revanche avoir été prise de court par le rôle que le ministre de l’Economie veut lui confier dans l’épreuve pratique.
Initialement, le projet de réforme du permis de conduire prévoyait, pour réduire les délais d’attente entre deux passages de l’examen (jusqu’à cinq mois en Ile-de-France), de recentrer les 1.300 inspecteurs sur l’examen pratique du permis B, en confiant à des « opérateurs agréés » la surveillance de l’épreuve théorique.
Cette possibilité, La Poste l’étudie depuis l’automne comme une « contribution à la modernisation de l’action publique », un des axes de son projet stratégique, selon une source proche du dossier. La direction l’a confirmé hier dans un texte diffusé en interne, dont « Les Echos » ont eu communication : le groupe public « sollicitera un agrément qui lui permettra d’être un des organisateurs de l’épreuve théorique du code de la route ». La Poste mettra pour cela à profit son implantation partout en France et le fait que ses « collaborateurs, assermentés, pourront garantir le respect des principes de neutralité et d’égalité qui doivent nécessairement présider à l’exercice d’une telle mission. » A condition, sans doute, de trouver un terrain d’entente avec l’Etat sur la rémunération de ce service.
« Improvisation »
Mais le ministère de l’Economie, estimant que cette mesure ne suffirait pas à faire fondre les délais, est allé plus loin : un amendement déposé dans le cadre de la loi Macron a instauré la possibilité, pour les préfectures, de recourir à des agents publics ou contractuels, comme examinateur de l’épreuve pratique. « J’ai demandé au PDG de La Poste de s’organiser en conséquence », a déclaré Emmanuel Macron dans l’hémicycle pour illustrer son propos.
L’idée a été diversement accueillie par les syndicats de l’entreprise publique. Si la CFDT se dit prête à tenter l’expérience, Sud fustige « un gouvernement en pleine improvisation » qui semble « considérer que des postiers(ères) se tournent les pouces ». La CGT déplore, elle, « un non-sens qui n’a aucun rapport avec les missions de base de La Poste ».
De son côté, la direction semble prudente, même si elle ne va pas, évidemment, désavouer son ministre de tutelle. Certes, « s’agissant des épreuves pratiques du permis de conduire, La Poste proposera aux collaborateurs intéressés par cette mission de venir en renfort des inspecteurs » après avoir suivi une formation de plusieurs mois, indique l’entreprise dans sa communication interne d’hier.
Mais le sujet est là limité à des initiatives personnelles, et non à un projet d’entreprise. Et le recours à Mobigreen, la filiale de La Poste spécialisée dans la formation à l’écoconduite, un temps évoqué, ne semble plus d’actualité.
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